Issu d'une famille de la moyenne bourgeoisie émigrée à Rome en 1908, fils de médecin, Nicola Chiaramonte est né le 12 juillet 1905 à Rapolla, en Basilicate, terre d'ancienne domination normande, arabe et grecque, devenue au début du XXe siècle "l'Irlande d'Italie" en raison de son dépeuplement. Lecteur passionné de Platon et des tragiques grecs, il revendiquait ses origines méditerranéennes et notamment grecques. Il meurt à Rome le 18 janvier 1972. (Note 1 de la préface p. 7)
(...)Il est inutile que je vous dise avec quel respect et quelle admiration je suis (tant que je peux), votre oeuvre de journaliste (ce n'est pas le moindre désagrément de la situation présente que de ne pas pouvoir recevoir de livres de France). (...) Je vous admire et vous respecte... (Extrait de la lettre 1 du 8 août 1945 de Chiaramonte
Réponse de Camus (lettre 2 du 5 octobre 1945) (...) Maintenant que vous et moi avons renoué des liens, ne les laissons pas se détendre, voulez-vous? Je serai content de vous revoir. Mais en attendant, nous pouvons nous écrire. Dites-moi les livres que vous désirez, je sais un moyen de vous les faire parvenir.
Et puis il y a les illustrations qui vienne concrétiser les propos et en livrer leur "magie", sans oublier que le style est bien ciselé et donne de belles envolées lyriques.
Malgré sa prison en terre cuite, la présence du livre donnait à Aïda l'envie de sourire, de rire, de palpiter, de sauter de joie et de s'envoler comme jamais depuis longtemps. Le souvenir de la prédiction de la Bédouine en avait réveillé d'autres, comme un lac qui se remplit d'eau après une longue période de sécheresse : le village de son enfance ressurgissait sous ses yeux, elle courait de nouveau dans les ruelles du petit hameau, de ce minuscule point de la terre qui l'avait vue grandir et resplendir. (page 43)
(Source poetes.com)
Voici le premier sonnet, bien connu :
EL DESDICHADO
Je suis le ténébreux, — le veuf, — l’inconsolé,
Le prince d’Aquitaine à la tour abolie :
Ma seule étoile est morte, — et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du tombeau, toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s’allie.
Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;
J’ai rêvé dans la grotte où nage la syrène…
Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.
J'avais l'âge des métamorphoses récentes : dix-neuf ans. C'était le premier soir. Avant de m'endormir, j'ai ouvert la fenêtre. Rien. Pas un bruit. Dans le ciel, chaque étoile veillait sur son coin de terre. Seuls les pas d'un animal, ou le vent dans un feuillage, contrariaient le calme. A l'intérieur de la maison, le silence aussi. Pas le même. Plus lourd. Comme mis en boîte. Ce double silence exigeait d'être apprivoisé. Jusqu'alors, j'avais toujours vécu dans un immeuble, avec des routes proches et des avenues plus loin, avec en prime des clameurs de fête ou de dispute, avec des noctambules qui se déréglaient la raison. Ici, le premier village se trouvait à trois kilomètres, derrière la forêt ; et devant la maison, après le jardin et le verger, il y avait des champs, et plus loin encore, un bois qui bloquait le regard.
Ludivine adore la nature, les arbres. Elle entraîne Silke dans ses rêveries, des déambulations sans oublier de travailler quand il le faut, ce qui fait leur force, car on ne peut rien leur reprocher.
Le père est artiste plasticien, peintre mais il vit reclus à "La Favorite" et n'a aucun succès. C'est la mère qui rapporte les revenus et qui dynamise le couple, avocate de son état.
Ludivine reste en marge, encore et toujours. Silke est devenue son amie. Elles font quelques escapades, notamment, elles "s'offrent" une nuit à la belle étoile.
La quasi indifférence des parents est troublante, malgré des vacances à la neige passées ensemble.
Et le contraste entre l'amour réciproque des parents pour eux-mêmes et le rejet inconscient de leur fille contribue à créer un état proche de la violence, même si Ludivine n'a pas encore l'âge de vraiment se révolter, d'autant qu'elle a trouvé un certain équilibre grâce à sa relation privilégiée avec Silke.
Mais, les belles histoires finissent souvent mal...
A lire absolument,
Denis
Biographie (site Babelio) :
Alphonse Karr naît d'un père allemand et d'une mère française.
Après de brillantes études, il se consacre à l'enseignement.
Il mène dans les années 30 une vie de bohème du type jeunes romantiques excentriques d'alors et s'essaie à tous les genres littéraires : poésie, pastiches, théâtre. Il publie des articles satiriques dans le Figaro, dont il sera plus tard le rédacteur en chef.
Un amour malheureux lui inspire un premier roman "Sous les tilleuls", qui remporte en 1832 un immense succès.
Il fonde en 1839 son propre journal "Les guêpes", où sont " épinglées " les plus grandes célébrités artistiques et politiques de l'époque. Ce journaliste, tour à tour pamphlétaire, humaniste satirique, romancier, poète, se retire du monde, devient aussi botaniste et jardinier en s'installant à Nice avec sa compagne et sa fille en 1853.
Exproprié par la construction de la Gare SNCF, il s'établit en 1865 à Saint-Raphaël. Ainsi vont se bousculer dans ce petit port de pêche une multitude d'hommes de lettres tels que Hugo, Lamartine, De Nerval, Dumas…
Cet homme, considéré comme le découvreur de Saint-Raphaël, meurt le 30 septembre 1890 dans sa villa "Maison Close".
Une poire, la Poire Alphonse Karr, et un bambou, le Bambusa multiplex Alphonse Karr, ont été nommés en son souvenir.
Sa petite fille la romancière Violette Bouyer-Karr a fait don à la ville de Saint-Raphaël de la bibliothèque de son grand-père, reflet de ses goûts et de ses nombreuses amitiés littéraires.