Mort de Bernard Giraudeau, acteur et philosophe de la maladie
Comédien français populaire des années 1980 et 1990, réalisateur et écrivain, Bernard Giraudeau est mort le samedi 17 juillet dans un hôpital parisien à l'âge de 63 ans des suites d'un cancer.
Son décès prend un relief au-delà du monde du cinéma, car il avait brisé un tabou en décrivant son combat contre la maladie, esquissant une philosophie de l'approche de la mort et critiquant au passage la réduction des dépenses à l'hôpital.
Natif de La Rochelle, matelot, Bernard Giraudeau, engagé à l'adolescence dans la Marine nationale, avait fait deux fois le tour du monde à bord de la Jeanne d'Arc.
Après des études au Conservatoire supérieur national d'art dramatique, il était devenu dans les années 1970 et 1980 un acteur populaire du cinéma français, à l'aise dans la tragédie comme la comédie.
Son physique avantageux, ses yeux bleus et son sourire l'avaient d'abord amené à incarner des personnages de séducteur chaleureux ou cynique, avant qu'il ne diversifie son registre dans des figures d'aventuriers, d'intrigants.
Après ses débuts en 1973 avec Jean Gabin dans
"Deux hommes dans la ville" (1973),
il fut le héros de films comme
"Viens chez moi, j'habite chez une copine" (1981),
"L'année des méduses" (1984),
"Les spécialistes" (1985)
"Ridicule" (1996)
puis était ensuite devenu réalisateur et écrivain, exprimant sa passion de la mer et du voyage.
Son oeuvre de réalisateur la plus connue est le film
"Les caprices d'un fleuve"
qui se déroule au Sénégal à l'époque de la Révolution française.
Il avait aussi connu des succès de librairie avec ses oeuvres, notamment "Les dames de nage"
et "Cher amour".
Le romancier Yann Queffélec lui a aussi rendu hommage sur France info: "c'est aussi un grand écrivain qui s'en est allé".
Bernard Giraudeau avait révélé en 2000 être atteint d'un cancer et s'était investi dans l'aide aux malades.
Il venait de longuement parler de sa maladie dans plusieurs entretiens à des médias, confiant sa lassitude des traitements.
"C'est long d'être en permanence entre les mains des médecins, des radios, des scanners.
L'institut Gustave-Roussy, puis Pompidou, puis l'hôpital Tenon, puis encore Pompidou.
C'est long", disait-il en mai dernier dans Libération.
Il avait subi l'ablation d'un rein puis une opération des poumons puis encore l'ablation de côtes.
Son expérience de l'hôpital l'avait conduit à des observations sévères.
"On a une médecine qui est bafouée, attaquée par les pouvoirs publics qui veulent faire des économies à tout prix.
On supprime des postes, il y a de moins en moins d'oncologues, et pourtant il y a de plus en plus de malades, de plus en plus de pathologies", ajoutait-il dans Libération.
Il assurait n'avoir pas été surpris d'être frappé par cette maladie, car il menait alors, disait-il, "une existence qui avait de moins en moins de sens, une course effrénée qui (le) maintenait en permanence dans un état d'angoisse".
Dans d'autres entretiens, il prévenait les auditeurs qu'ils avaient une chance raisonnable de vivre le cancer, de faire un séjour à l'hôpital et qu'il fallait donc en parler et s'y préparer.
Selon l'Institut national de veille sanitaire (InVS), l'incidence du cancer a presque doublé entre 1980 et 2005 en France.
Même si la mortalité a très fortement diminué, il a y environ 150.000 décès par an.
Bernard Giraudeau a eu deux enfants avec la comédienne Anny Duperey, dont Sara Giraudeau, elle aussi actrice.
( Source yahoo.com )
Juste envie de lui rendre hommage car c'est un comédien et écrivain que j'appréciais énormément.
Je suis d'ailleurs actuellement occupée de lire un de ses livres pour lequel j'avais eu un coup de coeur et que je vous conseille vivement.
Roland, myopathe , est paralysé, cloué dans son fauteuil roulant. Bernard, lui, a été marin et court le monde. Pendant plusieurs années, il a écrit à son ami, le faisant ainsi participer à ses aventures sportives, théâtrales, cinématographiques et personnelles. Il a voyagé pour lui. Loin du tourisme et de l'autocomplaisance, ces lettres forment un récit hors du commun, mêlant les souvenirs du marin de dix-sept ans qui découvrait, dans l’innocence, le monde des ports et les femmes (la petite infirme de Diego Suárez, la prostituée de Kobe, la dame de Balboa...) aux réflexions et aux sentiments de l’homme qu’il est devenu. Et qui se cherche de la Transamazonienne à la Patagonie et à l’Afrique, sensible aux injustices, aux parfums, à la sensualité, aux femmes. |
kimcat 21/07/2010 00:22
Ecureuil bleu 19/07/2010 22:19
Soliane 19/07/2010 16:49
FABIENNE 19/07/2010 18:54
Marie 19/07/2010 08:09
FABIENNE 19/07/2010 19:07
Alice 19/07/2010 08:01
FABIENNE 19/07/2010 19:10