Au-delà du Mékong
Une mélodie de gouttes tambourine la surface du gong,
Où dansent au rythme de la mousson les notes d’un Khène1,
De petites vagues sur les berges de sable blond du Mékong,
Sur son lit des songes, le temps s’allonge, et se traîne.
Les oiseaux planent, flânent, traversent le zénith
Rentrent dans leur nid et retrouvent leur gîte.
Le soleil a fait sa ronde, illumine le monde coloré
Avant de se retirer derrière le Mékong et de s’effacer.
Ses couleurs se faufilent et ondoient entre les nuages
Qui défilent tout doucement sur le paysage
Caressant avec amour les cimes des flamboyants
Tandis que le vent emporte un dernier rouge éclatant.
Un pêcheur ramène sa barque vers son champ,
Une brise nous rapporte le refrain d’un chant.
La lumière rappelle les pinceaux des peintres
Et réveille les Mor Lam2 pour cadencer ces teintes.
Son rayon chauffe et courtise la douceur de ta peau
Imprégnée, engorgée de l’astre radieux ;
Couleur et goût de miel, rafraîchie par l’eau
Du fleuve qui sinue paisiblement gracieux.
L’immensité de l’espace au chatoiement vermeil
Se referme en douceur et s’endort sereinement.
La nuit porte conseil et offre la tranquillité du moment,
Mais la femme que j’aime reflète encore le soleil.
Elle devine le jour quand elle en ressent la chaleur
Dans sa main, sur son front, sur sa joue, le bonheur !
Mais elle ne voit plus le soleil ni ses couleurs depuis,
Qu’elle ne fait plus de différence entre le jour et la nuit.
Quand le soleil se couche derrière le Mékong,
Mes yeux croisent les siens, il fait déjà nuit. .
Saysamone AMPHONESINH
Koulou 03/06/2010 17:16