25 mai 2016
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L'ardoise magique de Valérie Tong Cuong
(Stock - mars 2010 - 174 pages)
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Une très belle découverte que ce roman, septième roman, en 2010, de l'auteure Valérie Tong Cuong, née en 1964, par ailleurs chanteuse dans le groupe Quark. On plonge dans l'univers de Mina et Alice, deux jeunes filles de condition très opposée et on ressort du roman complètement abasourdis. Quelle plongée introspective que ce livre !
Mina, la narratrice, et son amie Alice qu'elle connait depuis le collège, ont décidé de se suicider au moment où passerait le train en se jetant du pont. Alice a sauté mais Mina ne l'a pas fait et elle est partie se cacher dans les bois.
Elle se rappelle le moment où Alice est arrivée dans la classe et le moment où elle est allée habiter chez son oncle et sa tante parce que sa mère était en fin de vie, atteinte d'une cirrhose.
Fille de banquier, Alice vivait dans le luxe, avec chauffeur et belle voiture à la sortie de l'école. Mais très vite elle a montré à Mina qu'elle enviait sa vie simple et a pris le bus avec elle lui demandant de visiter sa chambre, qu'elle a trouvé belle car simple.
Quelqu'un a trouvé Mina dans la forêt et la ramène jusqu'à sa ville. Elle vient roder dans le riche quartier d'Alice et voit une maison en vente avec potager et cabane en bois. Elle s'y installe et voit un garçon de café qui vient tous les soirs se changer ici. Elle qui vient juste d'avoir 18 ans se sent libre.
Elle vient observer la maison de son amie et comprend que la mère est très inquiète alors que le père ne semble penser qu'à son boulot de banquier.
Le garçon s'appelle Sans-Larme et lui parle quand il vient se changer ici avant ou après son service. Et Mina finit par lui dire pourquoi elle est là. Il répond qu'Alice avait peut-être une raison cachée, de sauteret que Mina n'aurait pas décelée. En tout cas elle espérait jusqu'au dernier moment qu'Alice ne se suiciderait pas.
Après que Sans-Larme lui ait annoncé que la mère d'Alice cherchait une femme de ménage elle s'est dit que c'est elle qui doit l'avoir ce job. Et de fait Sans-Larme obtient un rendez-vous. C'est alors qu'il lui dit pourquoi il a choisi son pseudonyme. Parce qu'il a tant souffert et pleuré pour son ami Rémi martyrisé chaque jour à l'internat au point de le brûler au troisième degré. Il s'est depuis juré de ne jamais plus pleurer.
Mina s'annonce comme étant Angélique. La femme lui présente la maison sans faire aucune allusion à une fille et même la chambre d'Alice est présentée comme une chambre d'amis. Très vite la mère d'Alice lui fait pleine confiance et lui dit qu'elle va la prendre plus longtemps chaque semaine et qu'elle aura des tâches à responsabilité. Sans-Larme la met en garde car l'objectif devient très différent de ce qu'il en était au début.
Sans-Larme a quitté son travail pour en savoir plus sur la relation entre Alice et Mina... Il ne faut pas en dire plus sur la suite de cette histoire...
Une très belle écriture pour un récit qui montre cette histoire à partir de ce que Mina en dit. Le livre dit Je et se met donc dans les traces et dans l'esprit de cette toute jeune adulte puisque le fait déclencheur du roman se situe au passage à 18 ans.
Le début en dit long sur cette histoire : "Le jour où j'ai décidé de vivre est aussi celui où j'ai perdu officiellement toute raison d'exister. // Le tout s'est produit un mercredi matin, dans un intervalle d'un centième de seconde, comme une gigantesque claque du destin;"
Et la phrase mise en exergue est celle d'Albert Camus dans "L'envers et l'endroit" : "Il n'y a pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre."
Un livre coup de coeur complètement inattendu et c'est encore meilleur ainsi.
Bonne lecture Denis
Ankya 28/05/2016 20:38
Denis 29/05/2016 16:39
Ankya 29/05/2016 10:24
Denis 28/05/2016 20:43
Leila 26/05/2016 10:04
Denis 28/05/2016 20:40