Un poète : Jacques Roubaud (né en 1932)
Un recueil : Mono no aware (Le sentiment des choses - 1970)
Un poème :
Elégie sur l'impermanence de la vie humaine
nous sommes sans force contre
l’écoulement des années
les douleurs qui nous poursuivent
centuple douleur sur nous
les jeunes filles en jeunes filles
bijoux chinois à leurs poignets
se saluent manches de soie blanche
trainant le rouge de leurs jupons
main dans la main avec leurs amies
mais comme floraison de l’an
que l’on ne peut freiner jamais
avant même de voir le temps
la gelée blanche sera tombée
sur les chevelures noires
comme les entrailles de l’escargot
et les rides (d’où venues ?)
creusent le rose des joues
les jeunes hommes en guerriers
l’épée courbe à la taille
l’arc ferme dans les mains
sautent sur leurs chevaux bais
aux selles parées d’étoffes
et vont partout triomphant
mais ce monde de la joie
sera-t-il le leur toujours ?
les jeunes femmes ferment leur porte
qui glissent plus tard doucement et dans le noir
ils retrouvent leur bien aimée
les bras durs serrent les beaux bras
hélas que ce sont peu de nuits
pour eux dormir emmêlés
avant que bâton au flanc
ils vacillent sur les routes
moqués ici haïs là
et ce sera pour nous ainsi
on peut pleurer sur sa vie
rien n’y fait
souvent je pense
ah si je pouvais toujours
être le roc éternel
hélas chose de ce monde
je ne peux éloigner l'âge
-------------------------------------------
Jacques Roubaud, mathématicien de formation, devient très vite poète et rejoint avec Georges Perec l'OULIPO fondé par Raymond Queneau et François Le Lionnais.
Il a publié de nombreux recueils de poésie et met la science mathématique au service de la poésie et de la réflexion théorique sur la poésie. Il sait allier lyrisme et formalisme, tout en distordant l'art poétique et sa métrique à l'image du poème "Elégie sur l'impermanence de la vie humaine".
Dans " Mano no aware", il restitue la pensée japonaise.
Il a également écrit de nombreux récits autobiographiques.
Un grand poète de notre époque à lire avec grand intérêt.
Bonne lecture,
Denis
nous sommes sans force contre
l’écoulement des années
les douleurs qui nous poursuivent
centuple douleur sur nous
les jeunes filles en jeunes filles
bijoux chinois à leurs poignets
se saluent manches de soie blanche
trainant le rouge de leurs jupons
main dans la main avec leurs amies
mais comme floraison de l’an
que l’on ne peut freiner jamais
avant même de voir le temps
la gelée blanche sera tombée
sur les chevelures noires
comme les entrailles de l’escargot
et les rides (d’où venues ?)
creusent le rose des joues
les jeunes hommes en guerriers
l’épée courbe à la taille
l’arc ferme dans les mains
sautent sur leurs chevaux bais
aux selles parées d’étoffes
et vont partout triomphant
mais ce monde de la joie
sera-t-il le leur toujours ?
les jeunes femmes ferment leur porte
qui glissent plus tard doucement et dans le noir
ils retrouvent leur bien aimée
les bras durs serrent les beaux bras
hélas que ce sont peu de nuits
pour eux dormir emmêlés
avant que bâton au flanc
ils vacillent sur les routes
moqués ici haïs là
et ce sera pour nous ainsi
on peut pleurer sur sa vie
rien n’y fait
souvent je pense
ah si je pouvais toujours
être le roc éternel
hélas chose de ce monde
je ne peux éloigner l'âge
- See more at: http://www.lesvoixdelapoesie.com/poemes/elegie-sur-limpermanence-de-la-vie-humaine#sthash.h5zFxDTc.dpufnous sommes sans force contre
l’écoulement des années
les douleurs qui nous poursuivent
centuple douleur sur nous
les jeunes filles en jeunes filles
bijoux chinois à leurs poignets
se saluent manches de soie blanche
trainant le rouge de leurs jupons
main dans la main avec leurs amies
mais comme floraison de l’an
que l’on ne peut freiner jamais
avant même de voir le temps
la gelée blanche sera tombée
sur les chevelures noires
comme les entrailles de l’escargot
et les rides (d’où venues ?)
creusent le rose des joues
les jeunes hommes en guerriers
l’épée courbe à la taille
l’arc ferme dans les mains
sautent sur leurs chevaux bais
aux selles parées d’étoffes
et vont partout triomphant
mais ce monde de la joie
sera-t-il le leur toujours ?
les jeunes femmes ferment leur porte
qui glissent plus tard doucement et dans le noir
ils retrouvent leur bien aimée
les bras durs serrent les beaux bras
hélas que ce sont peu de nuits
pour eux dormir emmêlés
avant que bâton au flanc
ils vacillent sur les routes
moqués ici haïs là
et ce sera pour nous ainsi
on peut pleurer sur sa vie
rien n’y fait
souvent je pense
ah si je pouvais toujours
être le roc éternel
hélas chose de ce monde
je ne peux éloigner l'âge
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l’écoulement des années
les douleurs qui nous poursuivent
centuple douleur sur nous
les jeunes filles en jeunes filles
bijoux chinois à leurs poignets
se saluent manches de soie blanche
trainant le rouge de leurs jupons
main dans la main avec leurs amies
mais comme floraison de l’an
que l’on ne peut freiner jamais
avant même de voir le temps
la gelée blanche sera tombée
sur les chevelures noires
comme les entrailles de l’escargot
et les rides (d’où venues ?)
creusent le rose des joues
les jeunes hommes en guerriers
l’épée courbe à la taille
l’arc ferme dans les mains
sautent sur leurs chevaux bais
aux selles parées d’étoffes
et vont partout triomphant
mais ce monde de la joie
sera-t-il le leur toujours ?
les jeunes femmes ferment leur porte
qui glissent plus tard doucement et dans le noir
ils retrouvent leur bien aimée
les bras durs serrent les beaux bras
hélas que ce sont peu de nuits
pour eux dormir emmêlés
avant que bâton au flanc
ils vacillent sur les routes
moqués ici haïs là
et ce sera pour nous ainsi
on peut pleurer sur sa vie
rien n’y fait
souvent je pense
ah si je pouvais toujours
être le roc éternel
hélas chose de ce monde
je ne peux éloigner l'âge
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l’écoulement des années
les douleurs qui nous poursuivent
centuple douleur sur nous
les jeunes filles en jeunes filles
bijoux chinois à leurs poignets
se saluent manches de soie blanche
trainant le rouge de leurs jupons
main dans la main avec leurs amies
mais comme floraison de l’an
que l’on ne peut freiner jamais
avant même de voir le temps
la gelée blanche sera tombée
sur les chevelures noires
comme les entrailles de l’escargot
et les rides (d’où venues ?)
creusent le rose des joues
les jeunes hommes en guerriers
l’épée courbe à la taille
l’arc ferme dans les mains
sautent sur leurs chevaux bais
aux selles parées d’étoffes
et vont partout triomphant
mais ce monde de la joie
sera-t-il le leur toujours ?
les jeunes femmes ferment leur porte
qui glissent plus tard doucement et dans le noir
ils retrouvent leur bien aimée
les bras durs serrent les beaux bras
hélas que ce sont peu de nuits
pour eux dormir emmêlés
avant que bâton au flanc
ils vacillent sur les routes
moqués ici haïs là
et ce sera pour nous ainsi
on peut pleurer sur sa vie
rien n’y fait
souvent je pense
ah si je pouvais toujours
être le roc éternel
hélas chose de ce monde
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centuple douleur sur nous
les jeunes filles en jeunes filles
bijoux chinois à leurs poignets
se saluent manches de soie blanche
trainant le rouge de leurs jupons
main dans la main avec leurs amies
mais comme floraison de l’an
que l’on ne peut freiner jamais
avant même de voir le temps
la gelée blanche sera tombée
sur les chevelures noires
comme les entrailles de l’escargot
et les rides (d’où venues ?)
creusent le rose des joues
les jeunes hommes en guerriers
l’épée courbe à la taille
l’arc ferme dans les mains
sautent sur leurs chevaux bais
aux selles parées d’étoffes
et vont partout triomphant
mais ce monde de la joie
sera-t-il le leur toujours ?
les jeunes femmes ferment leur porte
qui glissent plus tard doucement et dans le noir
ils retrouvent leur bien aimée
les bras durs serrent les beaux bras
hélas que ce sont peu de nuits
pour eux dormir emmêlés
avant que bâton au flanc
ils vacillent sur les routes
moqués ici haïs là
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rien n’y fait
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ah si je pouvais toujours
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avant même de voir le temps
la gelée blanche sera tombée
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la gelée blanche sera tombée
sur les chevelures noires
comme les entrailles de l’escargot
et les rides (d’où venues ?)
creusent le rose des joues
les jeunes hommes en guerriers
l’épée courbe à la taille
l’arc ferme dans les mains
sautent sur leurs chevaux bais
aux selles parées d’étoffes
et vont partout triomphant
mais ce monde de la joie
sera-t-il le leur toujours ?
les jeunes femmes ferment leur porte
qui glissent plus tard doucement et dans le noir
ils retrouvent leur bien aimée
les bras durs serrent les beaux bras
hélas que ce sont peu de nuits
pour eux dormir emmêlés
avant que bâton au flanc
ils vacillent sur les routes
moqués ici haïs là
et ce sera pour nous ainsi
on peut pleurer sur sa vie
rien n’y fait
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