13 août 2015
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17:30
Un poète : Jacques Prévert (1900-1977)
Un recueil : Paroles (1946)
Un poème :
Le désespoir est assis sur un banc
Dans un square sur un banc
Il y a un homme qui vous appelle quand on passe
Il a des binocles un vieux costume gris
Il fume un petit ninas il est assis
Et il vous appelle quand on passe
Ou simplement il vous fait signe
Il ne faut pas le regarder
Il ne faut pas l'écouter
Il faut passer
Faire comme si on ne le voyais pas
Comme si on ne l'entendais pas
Il faut passer presser le pas
Si vous le regardez
Si vous l'écoutez
Il vous fait signe et rien ni personne
Ne peut vous empêcher d'aller vous asseoir près de lui
Alors il vous regarde et sourit
Et vous souffrez attrocement
Et l'homme continue de sourire
Et vous souriez du même sourire
Exactement
Plus vous souriez plus vous souffrez
Atrocement
Plus vous souffrez plus vous souriez
Irrémédiablement
Et vous restez là
Assis figé
Souriant sur le banc
Des enfants jouent tout près de vous
Des passants passent
Tranquillement
Des oiseaux s'envolent
Quittant un arbre
Pour un autre
Et vous restez là
Sur le banc
Et vous savez vous savez
Que jamais plus vous ne jouerez
Comme ces enfants
Vous savez que jamais plus vous ne passerez
Tranquillement
Comme ces passants
Que jamais plus vous ne vous envolerez
Quittant un arbre pour un autre
Comme ces oiseaux.
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Paroles comporte 95 textes non ponctués de forme et de longueur très variées. Les textes les plus longs sont placés principalement au début du recueil (Tentative de description d'un dîner de têtes à Paris-France (11 p) – Souvenirs de famille (13p ), Évènements (9 p). Le plus long, La crosse en l'air (35 pages) est au milieu de l'œuvre et on retrouve un texte assez long, rajouté plus tard, en fermeture du recueil (Lanterne magique de Picasso – 7 pages). Les autres textes vont d'une seule ligne (Les paris stupides) à quelques pages en passant par des poèmes très courts (Alicante 5 vers – Le grand homme, 4 vers – L'amiral, 5 vers avec 15 mots au total), des textes d'une petite page (Le cancre, 17 vers - Le miroir brisé, 16 vers - La fête continue, 18 vers) ou des textes de deux pages ( Page d'écriture - Barbara - Complainte de Vincent ...).
La forme est également très variée avec des textes en prose (Souvenirs de famille – certains passage du Dîner de têtes), des saynètes dialoguées en vers libres (L'orgue de barbarie – La chasse à l'enfant - L'accent grave ...) et un emploi plus traditionnel du vers libre avec parfois l'utilisation partielle de rimes irrégulières (Pour toi mon amour – Complainte de Vincent - Barbara). La présence de l'oralité revendiquée conduit aussi à l'utilisation de la reprise sinon du refrain (Barbara – Chasse à l'enfant – Je suis comme je suis ...) qui font de ces textes des chansons qui seront d'ailleurs, ainsi que d'autres poèmes du recueil, mises en musique par Joseph Kosma. (Source du texte : Paroles - wikipedia)
Assurément ce premier recueil publié de Jacques Prévert a eu un grand retentissement et a inscrit durablement le poète dans le paysage littéraire français.
Bonne lecture
Denis
Camille&Aurore 18/08/2015 17:24
Denis 18/08/2015 19:37
Anis 18/08/2015 14:45
Denis 18/08/2015 19:38