9 août 2015
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Début du roman de Italo Svevo (1861-1928)
"La conscience de Zeno" (La coscienza di Zeno - 1923) :
I - Préface :
Je suis le médecin dont il est parlé en termes parfois peu flatteurs dans le récit qui va suivre. Quiconque a des notions de psychanalyse saura localiser l'antipathie que nourrit le patient àmon adresse.
Je ne parlerai pas ici de psychanalyse ; il en sera assez question dans ce livre. Il faut que je m'excuse d'avoir poussé mon malade à écrire son autobiographie ; les psychanalystes fronceront les sourcils à pareille nouveauté. Mais il était vieux et j'espérais que cet effort d'évocation rendrait vigueur à ses souvenirs et que l'autobiographie serait un bon prélude à son traitement. Encore aujourd'hui, cette idée me semble juste, elle m'a donné des résultats inespérés qui auraient été plus considérables encore si le malade, au moment le plus intéressant, ne s'était soustrait à la cure, me dérobant ainsi les fruits de la longue et minucieuse étude que j'avais faite de ces mémoires.
Je les publie par vengeance et j'espère qu'il en sera furieux...
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« La vie ressemble à la maladie en ce qu'elle procède par crises et usure progressive, comme elle comporte aussi ses améliorations et aggravations quotidiennes. Mais, à la différence des autres maladies, la vie est toujours mortelle. » La Conscience de Zeno.
« Les choses que tout le monde ignore et qui ne laissent pas de traces n'existent pas. » La Conscience de Zeno.
Bonne lecture,
Denis